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Ultra Trail Nice Côte d’Azur: Récit d'un petit ch'ti venu conquérir la Côte d'Azur

  • Photo du rédacteur: Conviviatrail
    Conviviatrail
  • il y a 2 jours
  • 7 min de lecture

Ultra Trail Métropole Nice Côte d’Azur by UTMB- 100M - 2025! Dans sa nouvelle peau de papa, Clément s'était préparé durant cette année 2025 avec plus de difficultés. Entre nuits hachées et bouleversement d'un premier enfant (coucou Martin!), la marche était grande à Nice, mais il n'était pas seul pour la franchir. Voici le récit d'un digne représentant de la team Conviviatrail! un bel ultra de 165km et 8900 de d+!


Profil du 100 M de l'Ultra Trail Métropole Nice Côte d'Azur by UTMB 2025
Profil du 100 M de l'Ultra Trail Métropole Nice Côte d'Azur by UTMB 2025

"L'ultra trail de Nice Côte d'Azur! Tout commence à Auron vendredi, 13h15, pour 160 km, 8200 D+ et 10 000 D-.

L'objectif est clair : finir.

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Un temps de 38 h trotte dans ma tête et je me dis qu’après avoir fait le trail du Verbier (80 km, 5200 D+ en 20 h), c'est jouable. Grosse erreur. La technicité du terrain aura raison de mon chrono.


Un bon départ sur une portion plutôt roulante me met dans le bain. Je retrouve tout le monde au 1er ravito. Tout va bien. On enchaîne une partie de 14 km et 1450 D+. Beau pavé. Toujours de jour, les paysages sont magnifiques. On annonce du très froid là-haut et c'est vrai. Une fois là-haut (2700 m d'altitude), il fait -2°, de la brume, de la neige. C'est magnifique.


Le froid ne me dérange pas et je continue de bien avancer. La descente qui commence la 1ère partie est technique +++ : pierriers et aucune portion roulante. Une fois sorti de là, on se retrouve dans une pâture en dévers, sans chemin. Une vraie galère… Je mets la frontale mais la brume tombe et je ne vois pas grand-chose. J'arrive ensuite dans une forêt qui descend un peu mieux mais ce n'est pas encore ça.


Arrivée au ravito d’Isola avec 30’ de retard sur le plan mais de l’avance sur la BH. Mau est là, elle me ravitaille et je repars 15’ après.

Montée puis redescente vers Pont de Paul. Super montée avec un bon rythme régulier : des marches, des escaliers, ça avance bien.

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Puis la descente… un calvaire : 25’ le kilomètre, tout le monde glisse, un mec s’ouvre le genou, l’autre part dans le ravin. Je suis frustré de ne pas pouvoir aller plus vite mais content d'arriver en bas indemne. Une fois en bas, il y a une partie route de 3,4 km en faux plat montant. Je marche tout le long. J'ai mis 3h30 sur une portion que j’estimais à 3h.



Encore du retard... Leur estimation km/D+ n’est pas bonne : c'est toujours plus long que prévu…

Je retrouve Mau qui est avec une fille de la course qui a décidé d'abandonner, beaucoup trop technique. Je me ravitaille et repars direction Saint-Sauveur-de-Tinée.


Pleine nuit, c'est un peu dur mais j'avance encore bien en montée et la descente est mieux que les autres. Une bonne portion qui fait du bien, même si 13 km et 700 D+, ça se sent.


Arrivé à Saint-Sauveur, 63 km 3700d+ 4800 d-:

je retrouve Max qui est venu aider Mau. Au ravito, je mange bien pendant les pauses, mais sur le parcours c'est plus dur.


Mau fait la partie jusqu'à Valdeblore avec moi et là-bas : dodo, je commence à m'endormir en marchant. Encore un bon 700 D+. La portion passe très bien : une grosse route 4x4 en montée régulière où je me cale sur ma métronome à 600 m/h et ça passe nickel.


Arrivée à Valdeblore, Max est là, il nous attend avec toutes les affaires. Je me change complètement et je me mets dans la voiture pour dormir 30 min. Je me réveille, je sors de la voiture et là… je suis congelé, il fait un froid de canard. On file vers le ravito pour que je mange et me réchauffe. Max est reparti ; il reviendra dans la journée avec Clarisse, mes parents et Martin.


C'est reparti direction le col de la Madeleine. Le jour pointe le bout de son nez. La montée est géniale, en lacets dans une forêt pas technique. Je parle avec des mecs puis très vite, je pars : je monte mieux. La dernière rampe vers le col est super raide. J'arrive au col où des bénévoles ont campé. Le spot est magnifique.


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La suite : direction Granges de Brasque. Un sacré morceau. Ça monte à pic et je dois m'arrêter pour manger assis sur un rocher. La 2e partie est mieux : on redescend vers Utelle et on peut courir un peu, ça fait du bien. La dernière portion vers Utelle est tellement pentue qu'elle fait mal aux jambes.


Arrivée à Utelle : 100 km, 5600 D+.

Je retrouve Clarisse, mes parents et petit Martin, ça fait du bien. Tout le monde me dit que Clem H est reparti mais ça ne va pas fort, donc Max l’a accompagné. Il n’a pas encore dormi.


Je prends le temps : toilettes, papotage, manger. Tout va bien.

Je revois tout le monde à Levens. C'est reparti avec Clarisse sur une portion descendante avec une bosse à la fin. On récupère Max en route : il a laissé filer Clem H, c'est qu’il va mieux 💪

Un peu de compagnie, ça fait du bien. On parle, on avance bien sur le D-, et dès que ça remonte, je pars seul. Clarisse et Max me rattraperont au ravito.


200 m avant le ravito, je pense avoir une hallucination visuelle… mais non : je vois Antoine, un collègue de travail venu m’encourager. Trop cool, ça fait plaisir.

Je rentre dans le ravito. Je vois tout le monde, je joue un peu avec Martin, je mange. Je vois Clem H : ça a l’air d’aller, mais il n’a toujours pas dormi. Il veut faire les 5,3 km et 889 D+ tant qu’il fait jour. Moi, je décide de me coucher 30’ et je le laisse partir.

Réveil : j'ai encore très froid. Je me couvre (4 couches) et repars après un bisou à Mau, toujours là avec moi.

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Montée à la tombée du jour. Je parle avec des mecs qui montent plutôt bien, du coup je m'accroche. Je ferai toute la montée derrière eux : parfait. Elle est longue mais régulière.

Une fois au ravito… qui je vois ? Clem H.

Il me dit que ça ne va pas fort : mal au genou, fatigué. Il va essayer de dormir un peu.


Je mange, je bois, recharge mes flasques et c'est reparti pour une grosse descente. J'espère courir parce que ça va plutôt bien, mais impossible : des cailloux à perte de vue, en plus les coureurs du 100K me font m’écarter à chaque fois.


Arrivée à Tourette-Levens 138km 7700 + 8900- :

0h30 où je retrouve Mau, mon point de repère sur la course. Ça fait vraiment du bien de la voir toutes les 2-3 h. Ravitaillement et je repars pour une “petite” portion : 7 km, 200 D+, 350 D-.

Et là je me régale : portion géniale, montée sympa et surtout descente où je cours et je m'amuse même dans le noir.

LiveTrail me prévoit à 3h45 à Drap, du coup Mau m'envoie un message : elle va dormir jusqu'à 3h20. Je cours tellement bien que j’arrive au ravito à 3h19.

Mau en panique mais pas de stress, j'ai le temps, la BH est à 8h15. Je me pose, je mange, bois et ferme les yeux 5’.


Je repars avec Mau pour la dernière grosse portion : 9 km, 450 D+.

J'avance la tête dans le guidon mais Mau me motive un max. Direction le plateau Saint-Michel, où Max et Clarisse récupèrent Mau. La montée est longue, dure, mais je sais qu’une fois là-haut, c'est fini : il restera 10,5 km et 120 D+ jusqu’à la mer.

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J'arrive au plateau où je suis cuit, je n'ai qu’une envie : dormir. Mau repart et je m'allonge sur un lit de camp jusqu'à 7h.

À 6h50, un bénévole crie : « Regardez le lever de soleil ! » Je me retourne en remettant la couette sur ma tête : “Je m’en fous, laisse-moi dormir encore 10 min.”


Je me réveille, range mon sac, recharge deux flasques et c'est parti en courant.

Raph m'envoie un SMS : « Allez, c’est maintenant qu’il faut envoyer ! Tu voulais courir sur la Promenade, donc tu cours. »

Les portions raides en descente font mal, ça fait 50 km que j'ai mal à l'arrière des genoux.


Ça ne m'empêche pas de courir : je donne tout ce qu'il me reste sur le plat et les descentes.






On rattrape la civilisation. Des maisons, des escaliers, le fameux passage le long de la mer… sublime. Je serais bien resté là.

La portion du port me semble interminable, on contourne tout et là… la ligne d’arrivée se dessine. Je vois Max venir à ma rencontre : trop cool. Il me dit qu'il reste 500 m. J'accélère comme un cheval à l’approche de l’écurie.


Petite vague d’émotions en voyant tout le monde.

Même des copains du sud se sont levés pour me voir.

Le speaker me crie de courir, mais Mau me donne Martin au-dessus de la barrière pour que je franchisse la ligne avec lui. Petit regret qu’elle ne puisse pas passer avec nous, mais instant magique pour Martin et moi.

Je trottine légèrement et tout le monde crie.

C’est fait : 43h40 plus tard !!


Je suis finisher d’un 100 miles.

À Nice, là où j’ai vécu 2 ans.

Une super expérience malgré la difficulté de la prépa (naissance de Martin = adieu sommeil), de la course, du froid.


Un grand merci à la team qui m’a encouragé toute la course, à mon coach qui me supporte et m’aide au quotidien en ajustant les entraînements que je fais sauter, à mon équipe de choc qui m’a suivi jusque Nice, à Caro et Fred, finishers du 100 km, à Clem qui aurait mérité de finir, et surtout à ma femme qui n’a pas fait 43h de course mais c’est tout comme : dormir dans la voiture, me suivre pendant tout ce temps… La course n’aurait pas été la même sans elle.

Tout seul on va vite, ensemble on va plus loin.

À bientôt pour la prochaine aventure 😉


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