Récit de course de Clement Level (plus longue course, 42km et 800D+) à l'AMT 2023, 85 km et 4200 D+
Après 6 mois de préparation nous y voilà : samedi 24 juin 2023 à 00h01 départ de l'objectif de l'année avec les 3 copains de la team Conviviatrail. 85kms et 4200d+. Impressionnant pour quelqu'un qui n'a jamais fait plus de 42kms et 800d+ pourtant aucun stress.
L'entraînement est là. La seule incertitude : la nuit. Mais nous décidons de partir à 4 au moins jusqu'au 2ème ravito, Bogny, première barrière horaire. Le départ est lancé. Un peu rapide mais c'est normal nous dit Raph.
Le peloton s'étire un peu. On se retrouve vite dans des singles avec des petits pelotons et la nuit n'a pas beaucoup d'effets on y voit bien.
1er ravito ok. On est toujours 4 mais mon ischio me lance un peu. Le rythme est bon et nous continuons jusqu'au 2eme ravito.
Là, Sofiane est parti devant et Raph est tombé 2 ou 3 fois. On l'attend pour repartir ensemble.
Juste après le 2eme ravito Raph lâche un peu et je continue avec Olivier pendant un petit moment quasiment jusqu’au 3eme ravito, 28kms.
"Je n'arrive pas à manger normalement, une compote n'est pas passée. Malgré ça le plan est très bien suivi. Je suis dans mes temps"
Le jour commence à pointer le bout de son nez. Direction Laifour, 2ème barrière horaire. Tout se passe bien mais je n'arrive pas à manger, mes barres ne passent pas et les compotes, je ne réessaye même pas. Du coup, ce sera du sucré en liquide. Je bois 3-4 verres de coca. Ça tient. Direction petite commune, base de vie.
Le jour est levé et les paysages sont très beaux, très verts, de grands arbres, je prends autant de plaisir sur la course qu'à regarder les paysages. J’arrive à Petite commune (42ème km) au bout de 7h31, j'avais prévu 7h30, parfait.
Je croise Sofiane et Oliv. Mes assistants de choc sont là (mes parents et ma femme). Aux petits soins… Ils me rechargent mon sac en eau, je me change, je me déleste (mon sac était bien trop chargé, j'ai les trapèzes qui sifflent) et je prends des palets bretons, seul aliment qui passe. Je prends 30 min et je repars.
"J'ai dépassé ma plus grosse distance jamais courue."
On discute avec un autre coureur, il fait les Ardennes tous les ans. Il me dit que le prochain morceau va être dur jusqu'au ravito. Les jambes sont bonnes, les montées passent bien mais les descentes sont techniques.
Arrivée à Monthermé en compagnie des gens du 48kms. Je vois des têtes que je connais, les assistances des autres membres de la team. Je pense à m'arroser régulièrement, il commence à faire chaud ça fait 10h20 qu'on court. 25min de ravito et je repars direction Naux, toujours avec mes palets bretons. Je n’en ai pas assez, mon père et Mau me rejoignent sur le parcours pour me ravitailler. Nickel. Pas de signes d'hypo. Mes jambes sont bonnes, pas de crampes. Je gère bien.
Arrivée à Naux à 13h. Déçu, pas de repas comme des pâtes ou autre. Je repars avec un Belge et on fait un bout de chemin ensemble jusqu'au ravito suivant. C’est le dernier. Barrière horaire à 16h25 je passe à 15h.
Tout va bien sauf les releveurs qui commencent à faire mal. Je prends un doliprane et la douleur diminue. Je m'arrose encore et attaque la dernière partie. Il reste 3 côtes 580d+.
1ère côte nickel mais je casse mon bâton dans la descente. On fera avec un seul bâton pour le reste. 2ème côte, pas mal…
3ème côte, petit coup de mou au mental. J'envoie un message à ma femme qui me remotive et mes parents m'envoient aussi un message (je suspecte qu’elle ait balancé).
Pas de crampes et les releveurs tiennent, il reste 6 kms. Je décide de relancer. Je finis la course en courant sur un super rythme et je reprends une vingtaine de personnes.
Passage de la rivière à 500m de l'arrivée ou ma femme m'attend pour finir avec moi. Les gens crient et Maureen me dit qu'elle est fière de moi, petit craquage de mon côté, je me rends compte que j'ai fini un 85kms
Je franchis la ligne en 17h20 avec un objectif en 17h, super fier de moi. Une sensation unique mais une course qui est passée super rapidement. On remet ça très vite !
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